Si, comme beaucoup aujourd’hui, vous explorez les possibilités offertes par l’intelligence artificielle générative (IAg), une question s’impose rapidement : comment l’intégrer intelligemment à vos processus métiers ?
Le BPM et le BPR pour appuyer votre démarche d’intégration de l’IA dans les processus
Au lieu de céder à l’effet de mode, il est essentiel de mener en amont une réflexion approfondie et documentée. L’introduction de l’IA ne doit pas se faire au hasard : elle doit s’appuyer sur une compréhension fine de vos processus existants. En particulier, il s’agit dans un premier temps de concentrer ses efforts sur une étape fondamentale : la modélisation des processus, via la méthodologie Business Process Modeling (BPM). Cela vous permettra de visualiser puis de rationaliser vos processus métiers.
Car au fond, intégrer de l’IA dans vos processus ne relève pas simplement de l’automatisation : cela s’inscrit dans une logique plus globale de réingénierie des processus, ou Business Process Reengineering (BPR). Popularisé dans les années 1990, le BPR repose sur une idée forte : plutôt que d’améliorer marginalement les processus existants, il faut parfois les repenser en profondeur, en s’appuyant sur les nouvelles technologies disponibles.
Le BPM est donc une méthodologie de modélisation des processus, qui s’inscrit dans la démarche plus globale du BPR. IBM donne sur son site quelques exemples d’optimisation de processus grâce au BPR, avec des succès significatifs par exemple chez Bouygues Telecom.
L’IAg offre une opportunité nouvelle de réinventer certains workflows qui n’étaient pas automatisables jusqu’à aujourd’hui.
Dans cet article, nous allons explorer ce qu’est le BPM, pourquoi il est indispensable avant toute automatisation, et comment l’utiliser pour identifier les goulots d’étranglement dans vos activités.
Qu’est-ce que le Business Process Modeling (BPM) ?
Le Business Process Modeling (ou modélisation des processus métiers) consiste à représenter visuellement les processus d’une organisation, dans l’objectif de les optimiser. Elle permet de cartographier les différentes étapes d’un processus, les rôles impliqués, les décisions à prendre, et d’y faire figurer les flux d’informations.
En objectivant le processus, la modélisation permet sa quantification et son évaluation, prérequis indispensable avant d’envisager l’intégration de l’IAg.
La modélisation peut être utilisée à différents niveaux : soit pour analyser un processus existant et détecter ses inefficacités ; soit pour concevoir un nouveau processus optimisé.
BPMN : la notion standard incontournable pour le BPM
Le BPM mobilise souvent des notations standardisées comme BPMN (Business Process Model and Notation) pour créer des diagrammes de processus qui sont compréhensibles par tous les membres de l’organisation.
Cette grammaire graphique est composée de symboles représentant des évènements, des activités, des portes ou passerelles, les flux de séquence ou de message, etc. Les informations et data store sont également représentés. Voici un aperçu des éléments les plus utilisés :
Les symboles du BPMN, permettant de modéliser vos processus
Ces différentes notations ont l’avantage de permettre la formalisation de processus complexes et interfonctionnels.
Pour prendre un exemple, voici une modélisation volontairement très simplifiée de notre processus d’évaluation des besoins et des prérequis des participants à nos formations.
Représentation simplifiée d’un processus de LBKE
On voit, avec ce cas certes basique, que le langage BPMN permet de représenter une diversité d’informations et de scénarios possibles.
Le BPM pour identifier les goulots d’étranglement… et ne pas se perdre dans l’adoption de l’IAg
L’un des bénéfices du BPM est sa capacité à révéler les inefficacités, c’est-à-dire les :
- Tâches inutiles ou redondantes
- Attentes trop longues entre deux étapes
- Points de dépendance critique
- Processus trop complexes pour être automatisés sans refonte
En visualisant le flux d’un processus, il devient possible de le questionner objectivement : où perd-on du temps ? Où l’erreur humaine est-elle la plus probable ? Quelle partie pourrait être confiée à un agent IA ou à une automatisation no-code ?
Cette réflexion est cruciale avant toute automatisation. Elle permet d’éviter de mobiliser l’IAg sur des cas d’usage peu stratégiques — des processus à faible fréquence, peu chronophages, ou dont l’automatisation générerait un retour sur investissement marginal.
Il est en effet essentiel de ne pas céder à l’enthousiasme technologique sans discernement. Dans cette perspective, l’économiste Daron Acemoğlu, dans un entretien accordé à la MIT Sloan Management Review en mai 2025, souligne l’importance d’une approche stratégique.
Plutôt que de se précipiter vers l’automatisation à tout prix ou de chercher à réduire les coûts par réflexe, les entreprises devraient d’abord s’interroger sur la manière dont l’IAg peut réellement enrichir leur offre — en améliorant la qualité de leurs produits, services ou parcours clients.
C’est cette logique de valeur ajoutée, et non de simple réduction de charges, qui permet à une organisation de tirer parti de l’IA de façon durable et différenciante.
Quels outils utiliser pour modéliser ses processus ?
Différents outils faciles d’utilisation permettent de modéliser vos processus métiers et de les partager avec l’ensemble de votre équipe. Parmi les plus accessibles, on peut citer Excalidraw – que nous avons utilisé pour représenter le processus exemple ci-dessus – ou encore Lucidchart.
Et après : comment avancer dans mon projet d’introduction de l’IA ?
Une fois les processus cartographiés et les priorités identifiées, s’ouvre alors une nouvelle étape : celle de la recherche de solutions techniques adaptées. Il s’agit d’évaluer concrètement comment l’intelligence artificielle générative peut être intégrée pour automatiser certaines étapes ou améliorer leur efficacité.
Pour les processus les plus simples ou les plus répétitifs, cette automatisation peut souvent être mise en œuvre rapidement à l’aide d’outils no-code comme n8n ou Make, qui permettent de créer des workflows intelligents en écrivant peu de lignes de code.
Si vous débutez avec n8n, nous vous invitons à lire notre tutoriel complet sur l’authentification OAuth aux services Google avec n8n, une étape clé pour connecter vos outils Google à vos automatisations.
En résumé
La modélisation des processus métiers (BPM) est une étape-clé dans tout projet d’optimisation ou d’introduction de l’intelligence artificielle. Grâce à des méthodes comme BPMN et des outils modernes, il est possible de comprendre, d’analyser et de transformer ses processus de façon structurée.
Avant de lancer un projet IA, prenez le temps de modéliser vos processus existants. Cela vous évitera bien des erreurs, et vous permettra de bâtir sur des fondations solides.
Grâce à son Agence LLM, LBKE vous accompagne dans vos projets d’optimisation de processus grâce à l’IA. N’hésitez pas à nous contacter ou à prendre RDV en ligne pour que nous en discutions !